Conflit avec ma nièce d’un an et demi:
« Mets ton bonnet! Noooooon veux pas! »

LE CONFLIT:

Il y a quelques jours, j’étais avec ma nièce d’1 an et 6 mois, Rosa. J’ai passé l’après-midi avec elle et à un moment un conflit éclate entre elle et moi : Nous sommes dehors, je veux qu’elle mette son bonnet / elle ne veut pas mettre son bonnet.

Je suis passée à la demande direct, voir même exigence, et c’est clair, ça n’a pas marché!! (Il se trouve qu’elle est très douée pour exprimer ses limites et ses NON), en l’espace d’une minute, nous sommes devenues « ennemies »: chacune sur sa position, chacune avec sa stratégie préférée. Direct, c’est la distance entre nous.

Ça a duré quelques minutes assez douloureuses ou ses NON fermes, plus haut en décibels que ce que mes oreilles et mon cœur aiment, m’ont été douloureux à entendre et ont stimulé en moi l’envie de lui dire à mon tour avec des décibels plus élevés: « C’est comme ça et tu ne discutes PAAAAAAS! »

CONNEXION À MOI:

Je suis super reconnaissante envers moi-même et la CNV d’avoir fait une pause, respiré et fermé ma bouche et de m’être écoutée avant de lui parler comme ça… J’ai respiré, accueilli les sensations désagréables dans mon corps quand j’entendais ses « NONNNNN ».

Puis, je me suis demandée  » Pourquoi je veux qu’elle mette son bonnet en fait? « Parce que je me sens inquiète, il fait 1°C, j’ai peur qu’elle prenne froid ». Je respire encore et plus profond, je réalise, « Si elle prend froid, j’ai peur que ses parents (mon frère et ma belle-sœur) me fassent moins confiance et qu’ils doutent de ma capacité à prendre soin de ce petit être, et moi, j’adore être avec elle. ».

EMPATHIE:

Plus calme et avec plus de ressources en moi et de clarté sur ce qui m’habite, je décide de tourner mon attention vers elle, de me mettre en empathie (de deviner ses sentiments et ses besoins derrière son action):
« Rosa, t’as vraiment pas envie de mettre ton bonnet là! Est-ce que t’en as marre qu’on te dise ce qu’il faut faire et pas faire? Ça te saôuuuuuuuuule les adultes là qui te disent tout le temps sans te demander ton avis, c’est ça? T’as envie d’être libre de faire tes choix! C’est ça? »
Là, une voix en moi me dit « Mais n’importe quoi, elle a 1 an et demi, elle parle pas encore, elle va rien capter ».
Puis, je me dis « On s’en fout des mots, c’est l’intention qui compte et ça, je suis sure qu’elle capte dans quelle intention je suis avec elle: ouverte au dialogue, dans la compréhension ou dans l’exigence »…

Elle me regarde avec de grands yeux, elle ne dit plus NON. Elle reste silencieuse et me regarde, et je continue à deviner ce qui se joue pour elle, à mettre mon cœur et mes oreilles vers son âme, l’entendre vraiment dans ses besoins. Elle me fait Oui de la tête…

EXPRESSION AUTHENTIQUE: 

Puis, je passe en expression, en me centrant sur mes sentiments et besoins plutôt que de lui dire des « Il faut »: « En fait, je suis inquiète que tu prennes froid. On est dehors, il fait 1°C et t’as des cheveux tout fin, pas confiance qu’ils protègent ta tête encore. Puis j’ai pas envie que tes parents te récupèrent malade, j’ai envie qu’ils me fassent confiance comme ça je peux continuer à passer du temps avec toi! »

Elle me regarde, ne dit rien. Et je dis « Alors, j’aimerais que tu mettes ton bonnet… ».
Je le lui donne, elle le jette par terre et continue à marcher…

DEMANDE ≠ EXIGENCE

Je décide de le ramasser et je me donne de l’écoute de nouveau à moi-même, je me sens plus détendue et moins dans l’urgence qu’elle le mette. Après tout, je détesterais, moi, qu’on me force… Puis, je me dis qu’on sera bientôt arrivées au café où il fera chaud… 2mn plus tard, elle prend le bonnet (que j’avais mis dans la poussette), elle le met et me regarde avec un sourire que j’interprète comme « Voilà Tatie, je veux bien si ça te rassure ».

FIN!

Je ne dis pas que chaque situation se termine forcément ainsi, mais ce qui me touche le plus, c’est qu’à partir du moment où j’ai pu m’écouter, m’exprimer et l’écouter, nous sommes passées d’ennemies à alliées, et ça pour moi, ça change tout dans la qualité du lien.

 

Comments · 1

  1. C’est un peu comme cela que je vis ma parentalité – je demande à mes enfants de faire des choses qui contribuent à mes besoins en l eu r expliquant pourquoi j’en ai besoin. Et surtout je leur laisse le temps de digérer l’information et voir qu’ils ont vraiment le choix. 3 fois sur 4 ils me rejoignent un peu plus tard dans mon besoin car la plupart du temps la stratégie (ma demande) que j’ai faite je l’ai réfléchi pour qu’elle soit compatible à un de leur besoin (être aimé et être respecté).
    Et aussi je me rend compte que plus on le fait et plus cela fonctionne, on récolte au fur et à mesure qu’il grandisse – et cela demande d’abord au préalable d’avoir déposer ses propres attentes de parents et blessures d’enfants ! Tout un programme ?

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